Après vous avoir fait le compte-rendu sportif de la Women's Cup, je voulais vous conter un petit peu plus l'ambiance annexe de l’événement.
La première fois que je suis allée aux 24h du Mans c'était en 2001, j'en garde un souvenir mitigé. La concentration d'individus fortement alcoolisés qui n'en avaient que faire de la course m'avait pour le moins laissée dubitative. C'était sans compter l'évitement chanceux d'un jet de bouteille de bière à mon encontre dans la nuit, le réveil du dimanche par un "congénère" vomissant tripes et boyaux sur notre toile de tente, ou encore la mélodie perpétuelle des rupteurs. Mélodie plus proche du chant du cygne de pauvres motos que je rêvais de me payer et qui agonisaient dans un camping boueux. La victoire des Messieurs Guyot / Dessauge / Scarnato, sur une Suzuki GSX-R à l'époque, était une maigre consolation. Bien éloigné de l'esprit de la course que je conçois, je m'étais promis de ne revenir que dans d'autres conditions, quelques "24H" et "Bol'" plus tard, c'est chose faite.
Carpe Diem
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P2, 1ère ligne, en pitlane de la finale B avant le tour de placement. |
Accéder au circuit avant les premiers essais qualificatifs, se promener dans la pitlane après la photo officielle des pilotes d'endurance, circuler dans le paddock "des grands", assister aux relais depuis les box des teams, et prendre part à une course d'ouverture sur ce circuit mythique; tout cela est une chance inouïe.
Cette année, alors que je marchais sur la piste du Bugatti, je me remémorais mes rêves de jeune motarde, et en particulier celui-ci: un jour, essayer la piste. On oublie parfois ce dont on a rêvé et ce qu'on a accompli depuis; il est important de le garder en mémoire pour savourer chaque instant. Prendre part à une compétition est déjà la réalisation d'un rêve en soit. Et en ce sens, le paddock de la Women's Cup est très éclectique, de la pilote du dimanche occasionnelle arrivée sur le tard que je suis, jusqu'à la semi-pro' qui roule tous les week-end, en passant par des jeunes très prometteuses qui vivent à fond leur passion. L'ambiance reste sportive mais l'entre-aide est de mise en cas de besoin pour l'une d'entre-nous, humainement ou techniquement.
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Dans le box Falcon Racing, en admiration devant la ZX10R stocksport. |
Anecdote

Par la suite, la première séance de qualifications donnera la réponse à mon autre interrogation. La pilote n'est autre que Rebecca Bianchi, une italienne qui fait des piges en superstock européen et qui claquera un chrono de 1'46"983 en course. Elle finira 3 ème au scratch derrière deux 1000cc et reléguera la seconde 600cc à plus de 1'42" au final, soit presque 1 tour! Bien sûr, en revenant à mon barnum dimanche matin, j'avais ladite couronne posée sur mon fidèle destrier. Chapeau Rebecca, c'était beau à voir.
Familia
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De gauche à droite : Moi, Caroline, Rachel et Paty |
Le paddock, ce microcosme où le temps s'écoule de manière différente, et où les personnalités sont exacerbées et sans (ou beaucoup moins) de façades. Même en s'étant quitté pendant des mois, on se retrouve comme si on s'était croisés hier, on noue de nouveaux liens autour d'un changement de pneus ou dans la file d'attente devant un commissaire de la fédé' grognon. Certains contacts perdureront, d'autres pas, mais les échanges sincères sont là et un simple regard suffit souvent à se comprendre.
Un évènement comme les 24h du Mans c'est aussi l'occasion de voir, revoir, rencontrer des amis et contacts, des connaissances de connaissances. Tous passionnés, cela permet de mettre des visages sur des noms ou des pseudos, rencontrer la clique des joyeux lurons avec Cindy, Stéphane, Cinthia, Marine... (pardon à ceux et celles que je peux oublier). Quel plaisir de revoir Marius Tabaries, le regard alerte et déjà à l'affût d'un guidon pour essorer la poignée, et Aurélie débordante d'énergie et de force à ses côtés.
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