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17 oct. 2017

Le Moto Tour 2017, Expérience & Aventure

Concentration à Issoire  - Crédit photo: Lu

8 jours, 3400 kms, 65h de moto

Ces quelques chiffres résument à eux seuls la semaine qui s'est écoulée lors de ma participation au Moto Tour, très justement défini comme "le plus grand rallye routier moto du monde".

J'avais validé mon inscription en début d'année avant même d'avoir la MT 09, sans avoir fait aucun rallye routier auparavant. Je découvrais donc la discipline avec une épreuve de haut standing, dans laquelle figurent les pilotes les plus chevronnés du championnat de France. Cela avait de quoi mettre un peu la pression! 

Après vous avoir fait un compte-rendu journalier de chaque étape du rallye sur Facebook, et suivi le Moto Tour de l'intérieur via le blog de La Bécanerie, je souhaitais partager mes impressions globales "post épreuve".











Apprentissage 


Me concernant cela restera le maître mot de cette compétition. J'ai eu un certain nombre de choses à assimiler, telles que: la navigation, le pointage et les spéciales

J'appréhendais essentiellement la navigation, mais c'est finalement ce qui m'aura posé le moins de problème. Après quelques conseils, une fois qu'on a compris le mode de lecture du roadbook et qu'on s'applique à ne pas rater de cases, c'est une histoire de rythme à trouver pour avancer tout en naviguant au fil des mètres. En "mètres" oui, car les indications sont plus souvent tous les 200 à 500 mètres que 10 kilomètres.

En parallèle sur les liaisons, il ne faut pas se laisser piéger par le temps. Vous avez une fenêtre de 30 secondes pour pointer votre passage. Il faut donc respecter la moyenne donnée (35 km/h ou 55 km/h en fonction du roadbook), ne pas pointer en avance ni en retard, au risque de prendre des pénalités. Chose qui m'est arrivée le premier jour: sur les 2 minutes et 25 secondes de pénalités que je prends sur l'ensemble de l'épreuve, je prends 2 minutes et 20 secondes pour la seule journée du dimanche! Côté rythme, si vous pensez pouvoir vous balader et profiter du paysage, vous faites fausse route et ne pointerez pas à l'heure. Il faut anticiper chaque ravitaillement en essence et ravitaillement alimentaire express. De même, la moindre erreur d'orientation peut vite vous faire perdre un temps précieux: mieux vaut prendre une minute de réflexion à une intersection en cas de doute qu'une dizaine en cas de détour. Ce qui paraît évident de jour sous le soleil après 8 heures de sommeil peut s'avérer plus compliqué de nuit dans le brouillard par -2°C après une trop courte nuit de récupération...


Crédit photo: La Bécanerie

En spéciale, sur route fermée donc, le mode d'emploi est plus simple: à fond à la fin du compte-à-rebours. La difficulté, comparé à la piste, réside dans le fait d'attaquer directement sur un gros rythme avec des pneus froids sans connaître le tracé. La concentration est mise à rude épreuve, il faut une bonne capacité d'improvisation et de mémorisation pour s'améliorer au fil des passages (2 à 4 suivant les spéciales). Quand on franchit la cellule chrono au bout de 4 kilomètres intenses, l'adrénaline est à son maximum. C'est vraiment un exercice particulier, et je suis pleine d'admiration pour les top pilotes qui arrivent à claquer un temps de cette manière!




Type de routes



Dans la spéciale de Chambonchard
En vous parlant de 35 km/h de moyenne sur les liaisons, j'ai deviné vos yeux écarquillés. Je vous avoue que les miens l'étaient aussi la première fois que j'ai entendu cette valeur au briefing. Mais j'ai vite compris la raison de ce chiffre quand je suis arrivée sur les routes du parcours. Le terme "routes" est encore utilisable car les passages étaient carrossables, mais ça s'arrête là. Pour en faire une description rapide, je dirais que: 2 voiture ne s'y croisent pas, la mousse pousse au milieu de la chaussé, les marrons écrasés viennent combler - ou pas - les trous bien formés, une couche de gravillons vous attend pour tapisser le reste de la "piste". Oubliez la trajectoire de circuit, cherchez la ligne propre pour conserver de l'adhérence et rester sur vos roues. Il ne sera pas rare de traverser des corps de ferme, passer par des chemins terreux, sauter sur des racines, et éviter les animaux locaux souvent effrayés par le son des motos. 

Dans une épingle du Faron - Crédit photo : Cécile SVS



Si vous avez l'habitude des revêtements digne d'un circuit, la transition risque d'être rude. J'ajouterais qu'une expérience du "tout terrain" est un vrai gain pour appréhender les conditions d'adhérence constamment changeantes. Même combat en spéciale, vous avez vite fait de jouer au rodéo, sauf qu'en plus il faut aller le plus vite possible.

Les liaisons ayant une moyenne horaire plus élevée comportent des portions roulantes, cependant attention à ne pas trop souder la poignée, car il s'agit de routes beaucoup plus fréquentées et toujours ouvertes à la circulation.







Ambiance et remerciements



De gauche à droite : moi, Lydia et Sonia
Crédit photo: La Bécanerie
On le lit et on le dit, mais l'ambiance en rallye est différente. Encore plus quand on partage une semaine intense de cette manière avec ses concurrents. Au sein du paddock, le mot "solidarité" veut encore dire quelque chose. J'ai revu des têtes connues, que je côtoyais en vitesse, des gens que j'avais croisés dans un autre contexte il y a bien des années, ou encore approfondi la discussion avec d'autres que j'avais à peine côtoyés auparavant. 


Dominique Sarron, vainqueur du MT, présent à Issoire













Je citerai particulièrement: 
° Marine de La Bécanerie pour la communication,
° Sonia Barbot pour ses conseils en navigation (1ère féminine et top 10 au général), 
° Lydia Truglio Beaumont de Mag'Motardes pour sa motivation communicative (qui a joué devant en catégorie relais), 
° Lu de Lequipement.fr pour sa sérénité (top 3 en 125cc), 
° Dominique Sarron pour les conseils de dernières minutes à Issoire (inutile de citer le palmarès du monsieur), 
° Caroline Santelli physiquement absente mais toujours là par la pensée, 
° Cigalou le n°199 de VieDeMotard pour le partage de la route sur l'étape marathon entre autre, 
° Jean-François le n°11 mon anesthésiste fétiche de longue date, 
° Franck le n°12 qui m'aura aidé à relever miss MT-09 de l'herbe, 
° Sylvain le ducatiste n°122 avec qui j'ai bien arsouillé dans les cols Auvergnats et à Issoire, 
° Hugo le Béhèmiste n°133 fan du Tourist Trophy qui collait au train à Julien Toniutti en liaison.


Avec Cigalou au pied du Ventoux sur l'étape marathon
Crédit photo: La Bécanerie


Autant de retrouvailles que de rencontres...
Crédit photo: La Bécanerie

Vis à vis du public il en est de même: le contact est beaucoup plus facile et intense. J'ai encore du mal à réaliser le nombre de personnes qui ont pris la peine de se déplacer. Vous étiez là, pour venir me saluer, me voir passer dans une spéciale, prendre des photos, des vidéos... Sans oublier les nombreux messages que j'ai reçus, mon boss qui a validé mes congés dans une période peu propice à cela, et aussi mes premiers supporters: mes parents. J'ai vraiment été touchée par tout cela, et la moindre des choses que je me devais de faire était de donner le meilleur, terminer sans m'économiser. 

Merci à tous pour votre soutien, ainsi que les bénévoles de l'épreuve, commissaires, assistance des solos, sans qui l'épreuve ne pourrait pas avoir lieu... 
A l'heure des remerciements, je ne peux oublier mes partenaires, qui ont apporté chacun leur pierre à l'édifice: La Bécanerie, Tiregom, Allopneus, Makadam Fitness et Mage Offset.







Quelques conseils


Après cette première expérience, je listerai quelques points qui me semblent essentiels. Certes il paraîtront basiques aux habitués, mais ils pourront éviter des désagréments aux newbies de la discipline comme je le suis.
Fixation du bidon récupérateur avant de passer au contrôle technique
Crédit photo: La Bécanerie
  • Relire le règlement technique: ne pas oublier "le" petit truc de dernière minute qui va vous mettre en stress juste avant le départ;
  • Imprimer, découper, scotcher, enrouler les roadbooks à l'avance: gain de temps, d'énergie;
  • Si vous y aller sans assistance: repérer les stations services sur les parcours;
  • Prendre un cuir 2 pièces: pour gagner du temps et du confort lors des pauses urinaires;
  • Connaître sa moto: rouler et rouler encore pour ne pas être surpris de ses réactions dans les situations délicates, car le rallye routier n'est pas un long fleuve tranquille;
  • Avoir l'habitude d'enquiller les kilomètres dans toutes les conditions, cela va de pair avec le point précédent;
  • Connaître un ou deux participant(s), si possible plus aguerris pour recevoir leurs conseils.

Comme le disait Lolo Cochet, il y a 2 choses à vivre dans une vie de motard: aller au Tourist Trophy, et faire le Moto Tour. J'adhère totalement à ces paroles... alors rendez-vous au TT ! V


Crédit photo: Jean Sam 


***

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