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7 déc. 2017

L'Intercom, mi-ange mi-démon

Voilà quelques longs mois que l'utilisation des intercoms explose. Ayant fait un long break dédié à la piste, je ne m'étais pas penchée sur la question.

Pour ceux qui ignoreraient encore de quoi il s'agit, un intercom est composé de 2 écouteurs et un microphone que vous allez intégrer dans votre casque. Il se relie en bluetooth à votre téléphone, à votre gps, ou à d'autres intercoms; et vous permet ainsi de recevoir les indications de guidage routier, de la musique, la radio, de discuter avec les autres motards équipés dans votre groupe, ou encore de téléphoner. Les caractéristiques techniques (autonomie, portée, fonction, ergonomie) varient d'un modèle à l'autre, et ne feront pas l'objet de cet article. 

J'avais plutôt un mauvais a priori sur le principe même de l'objet. Bon nombre des utilisateurs en sont pourtant ravis et avouent même qu'ils ne pourraient plus s'en passer. Sceptique, le fait de reprendre la route m'aura donner envie de tenter l'expérience et ainsi me faire mon propre avis.




"Music, Mister DJ" Une information de plus à traiter pour le cerveau




Le simple fait d'écouter de la musique en roulant à moto me heurte. Même si je mets moi-même un fond musical très régulièrement lorsque je prends une voiture, il faut garder en tête que cela est une source de parasitage. Pour en avoir discuter avec quelques représentants de la maréchaussée, c'est un facteur pris en compte lors des accidents. Tout comme la musique amène un soutien lors d'un effort physique, entraînement ou compétition (ce qui est d'ailleurs souvent interdit, et non pas pour des questions seules questions de sécurité mais aussi de "dopage"). Vous l'avez probablement expérimentez vous-même en allant faire un footing ou en faisant un long trajet routier, le temps semble passer plus rapidement. Je parle ici de la présence d'un fond sonore: il monopolise une partie plus ou moins grande de votre attention et, donc d'énergie. Si l'effet "boostant" est réel, le surplus de fatigue l'est tout autant.

Voiture vs Moto, loin de moi l'idée de relancer un débat un quelconque, mais il y a des contextes néanmoins différents. Si dans une voiture vous êtes entourés d'une carrosserie, d'airbags, et que vous subissez plutôt le trafic; c'est tout le contraire à moto. Vous devez être alertes aux événements extérieurs et dans les meilleures dispositions pour être acteur, prendre la bonne décision au bon moment, être au maximum de vos capacités.




Des dB, encore des dB...


En dehors de l'aspect concentration, il y a également la notion de décibels. Contrairement à ce que j'avais pensé avant d'essayer, les écouteurs des intercoms sont loin d'être isolants au même titre des intra-auriculaires par exemple. On n'a donc pas cette sensation d'être coupés de l'environnement. On entend encore la moto, le vent dans le casque, ou la sirène d'une ambulance. Je parle bien de "sensation", car même si  on entend certaines choses parmi le brouhaha musical,  c'est parfois plus proche de la devinette. On perçoit un son extérieur différent et il faut se concentrer pour l'identifier, ce qui a pour effet d'augmenter le temps de réaction. 
De la même manière, on n'entend plus certains sons. C'est peut-être très personnel, mais j'aime entendre la moto dans sa globalité. Je ne parle pas des intellectuels qui font des rupteurs sous les ponts... Je parle d'entendre le moteur pour distinguer s'il est encore froid ou pas, entendre la chaîne pour savoir s'il est encore assez graissée et tendue, entendre les plaquettes au freinage qui m'indique la température de fonctionnement atteinte ou non, etc... Ce genre de "détails" qui n'en sont pas pour moi, et que l'intercom m'occulteJe préfère préciser que je n'avais pourtant pas mis le volume à son maximum, mais juste suffisamment pour continuer à reconnaître le morceau. 
Dernier point que je trouve révélateur: suite à une panne de batterie, la musique s'arrête et là... ça fait du bien quand ça s'arrête! Le "simple" environnement sonore de la conduite est assez élevé et intrusif pour ne pas avoir à en rajouter. A terme, la fatigue n'est pas insignifiante, tout comme la dégradation de l'audition.



Pas seulement un gadget, mais aussi un outil



Plutôt afficionados de la carte Michelin, ayant eu la France à traverser sur une journée par les petites routes (Quimper - Lisieux - Clermont), je me suis dit que le gain d'un guidage vocal pouvait être significatif. C'était donc un test grandeur nature: le téléphone en mode gps dans le blouson, et uniquement le guidage vocal dans l'intercom. J'ai essayé tantôt Google Maps, tantôt Waze. La qualité du guidage est bien sûr lié d'abord au logiciel et non à l'intercom en lui-même. Ne pas avoir le visuel de la carte sous les yeux n'est pas un soucis quand les indications vocales sont bonnes. C'est le cas de Waze, qui a un bon temps de réaction et une description du trajet vraiment parfaite pour s'affranchir de la cartographie. Dans cette configuration, c'est un réel confort d'avoir les indications de trajet. Le parcours se faisant sereinement, j'ai apprécié d'avoir pu me concentrer sur le reste: la conduite dans les endroits denses cet été, ou le paysage à découvrir dans les coins plus reculés.


Il me reste une autre fonction à tester: la communication entre motards. En effet, si vous êtes plusieurs à posséder un intercom dans le groupe (et si leur connexion est compatible), vous pourrez discuter entre vous. C'est aussi valable avec votre éventuel passager. Là aussi, je devine un gain de confort significatif et un vrai gain de sécurité. Plus besoin de remonter le groupe tant bien que mal, faire des gestes parfois mal compris, pour demander une pause café par exemple. Même constat quand il s'agit d'avertir sur un changement d'itinéraire ou un danger quelconque sur le trajet. L'usage de l'intercom dans ces situations est une évidence!




Est-ce que je le garde ? 


Je suis plutôt sensible à protéger mon audition, avec des bouchons de type "Alvis" qui permettent de filtrer certaines fréquences et sifflements, le gain de fatigue est d'ailleurs significatif. J'aime trop entendre ce qu'il se passe sur la moto, tout comme j'aime distinguer clairement l'environnement. Je reconnais qu'avoir quelques morceaux de musiques peut-être agréable, mais pas dans n'importe quelles circonstances. Dans le cas d'un usage de type "utilitaire" comme dans une voiture, où vous êtes sur un 2-roues mais à subir le trafic ou alors sur un long trajet d'auto-beurk fait par nécessité; cela peut éventuellement se concevoir. Mais en dehors, je suis convaincue du contraire. 

L'intercom est à mon sens un bon outil pour ces deux fonctions: communiquer avec son passager ou des motards du groupe, et profiter du guidage vocal d'un gps, pour mieux garder les yeux sur la route. 
Chacun saura prendre la décision qui lui convient le mieux, en fonction de son usage, que ce soit en type de sortie ou en durée. Mais ayez conscience des limites de cet accessoire et certains effets secondaires trop souvent occultés.


***

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