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28 août 2018

Qui va piano va sano ? *

*(Qui va doucement va surement ?)

Il était une fois l’été 2018, avec son air moite et sa chaleur écrasante, plus propice à l’envie de flâner sur les routes qu’à faire une course contre la montre. Le récent abaissement de vitesse à 80 km/h sur notre réseau secondaire enfonçant le clou, je décidais de partir en vacances avec la Duuucaaati.






Les kilomètres défilaient, le ronronnement du twin berçait mes oreilles (vive les acouphènes en fin de trajet), les vibrations massant mes articulations (aurais-je déjà de l’arthrose ?), son appétit de moineau préservant mon porte-monnaie (à défaut du reste !).





Quand soudain ...


Après plus de 1300 kms en  3 jours, ma partenaire de route décida de me laisser en plan sur le bord de la route.



Ressentant des légers ratés, j’ai d’abord mis en doute la précision de mon mouvement vis-à-vis de la poignée de gaz. Des fourmillements se faisaient parfois vivement ressentir, et les avant-bras étaient bien congestionnés d’être en appui prolongé. Après un petit kilomètre de vigilance, je m’aperçois qu’il n’en est rien, il se passe autre chose. Je l’ai vexée en prenant cette portion d’autoroute pensais-je, histoire de dédramatiser la situation ? Par chance, j’atteins une aire de repos. Après un rapide contrôle de la situation au ralenti, rien ne m’indique que je sois contrainte à stopper mon trajet, je prends la décision de repartir. Mais ma belle italienne en avait décidé autrement ! Pas moins de 3 kms plus tard, les symptômes se font plus francs, jusqu’à l’arrêt total sur la bande d’arrêt d’urgence... Compte tenu du niveau sonore ambiant dû au trafic, je ne parviens pas à entendre quoique ce soit en actionnant la clé dans le neimann ou quand elle parvient à démarrer et rester au ralenti. Je me décide à appuyer sur la borne d’appel d’urgence, même difficulté: il est compliqué d’entendre la voix de votre interlocuteur avec la circulation estivale.

En contrée inconnue et sous le soleil par 40°C, mais avec un téléphone portable chargé, une carte bancaire, un fond de bouteille d’eau  et une assistance « 0 zéro kilomètre », il en aurait fallu plus pour entamer mon moral. Je me surprends même à sourire, car en y repensant il s’agit de ma première panne depuis que j’ai commencé à rouler, il y a « quelques » années déjà !





Logistique
Quelques coups de fil plus tard, à mon assurance la Mutuelle des Motards et le service de remorquage de l’autoroute, mon dossier était pris en charge. A peine plus de 30 minutes au bord de l’ A85 pour voir arriver le camion de remorquage. Peu coutumier du chargement de 2 roues sur le plateau du camion, cela aura été l’occasion de donner les explications du fonctionnement du sabot au dépanneur #tutoexpress.


C’était un lundi, pas de concessions moto ouvertes dans les parages, la moto allait rejoindre ses voisines à 4 roues en attendant mieux. Petit garage implanté à Salbris (41), l’ambiance y est familiale, les voitures de collection nombreuses, et le tout respire la passion pour les belles mécaniques.

Pendant le transit vers le garage en question, ma correspondante de l’assurance aura gérer le dossier d’une main de maître. Elle aura passé pas moins de 21 coups de téléphone aux différentes agences de locations régionales pour me trouver véhicule, puis m’ affréter un taxi pour m’y amener. C’est donc dans une boîte à roues climatisée que je pus terminer mon trajet… Faute de disponibilité de véhicule de location dans l’urgence, je n’ai pas parcouru le chemin le plus court. En prenant en compte que le problème soit survenu à environ 230 kms de mon arrivée, la perte de temps était raisonnable: ayant planifié un retour en pays bougnat vers 16h, je ralliais mon camp de base en début de soirée.
Mais il restait à gérer la partie mécanique. En cette période de l’année, je suis arrivée à la veille de la fermeture annuelle du garage pour une durée de 3 semaines! Il fallait donc décider rapidement de la suite des événements : faire faire les réparations sur place chez un concessionnaire que je ne connais pas (sur Blois / Orléans / Bourges), ou bien aller la chercher et la laisser à un garage en qui j’ai confiance. Etre bien accompagné dans ces moments-là aide toujours à la prise de décision et permet de retrouver la tête froide plus vite.
Il est souvent aisé de se plaindre quand les événements ne se déroulent pas comme on l’espère. C’est pour cette raison que je souhaitais saluer la compétence de l’assistance mise en œuvre par l’assurance, et la gentillesse des personnes que j’ai pu croiser.




Explications du docteur
Le lendemain même, elle était rapatriée et confiée à une personne compétente de la région, j’ai nommé : M. Gardarin, spécialiste Ducati depuis plus de 35 ans et dont la réputation n’est plus à faire.
N’y cherchez pas les strass de certaines vitrines, ou une considération dépendante du cuir hipster que vous arborerez, le tout dans l’agitation du « m’as-tu vu » d’une zone commerciale. Mais admirez plutôt les 2 tables levantes, l’outillage ordonné et propre, les posters de courses dédicacés, un relationnel qui transpire la passion et un vrai service personnalisé








Une fois arrivée dans le temple desmodromique, le diagnostic s’est fait en 2 épisodes. Le premier fut réalisé dès la descente du fourgon, tant l’accès des SSie est simple: aucun outillage n’est nécessaire pour accéder au moteur et à la batterie en soulevant le réservoir. C’est d’abord le régulateur qui a été suspecté. Mais après remplacement de ce dernier et ouverture du carter d’alternateur, le bilan s’avérait un peu plus lourd. L’écrou de serrage du volant moteur avait décidé de s’émanciper, occasionnant un frottement du volant sur les bobinages (repère 1 sur la vue éclatée) et leur mise en court-circuit.
Ce point de contrôle faisait partie des choses à vérifier régulièrement sur les générations de motos précédentes (avant 2000, dans les gammes Supersport  et Monster, 750 à 1000cc). En toute logique, elle n’était donc pas concernée, compte tenu de la longueur de filetage supplémentaire et du collage de l’écrou, le problème reste exceptionnel. Après discussion avec M. Gardarin, un indice aurait pu me mettre la puce à l’oreille : le fait que l’aiguille du compte-tour reste à zéro au démarrage, le capteur de régime moteur étant à proximité (repère 12 sur la vue éclatée).

Les italiennes ayant la réputation d’être caractérielles, je ne pourrai plus aller à l’encontre de cette idée. Néanmoins je la soupçonne d’avoir choisi le moment et l’endroit, une petite panne acerbe pour me signifier qu’elle s’exprime mieux dans les cols auvergnats lorsque l’air est frais, que  sur les bandes de bitume rectiligne et surchauffé… La météo plus engageante et la douceur des températures automnales seront certainement plus propices aux escapades de la rentrée. Restez prudents, et bonne route !

***

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